Apportez la solidarité à table. Quatre questions pour parler de la Palestine au cours du Séder.

Chaque année, les Juif.ve.s du monde entier se réunissent à Pessah pour raconter l’histoire de notre libération, pour célébrer la liberté et la résilience de nos ancêtres.

Cette année, nous ne pouvons pas entendre l’histoire de l’exode des Israélites sans penser aux Palestinien.ne.s qui subissent aujourd’hui le génocide israélien. La lutte pour la liberté se poursuit aujourd’hui en Palestine.

Nous ne pouvons pas nous détourner des bombardements et de la destruction rampante à Gaza, ni de la montée de la violence militaire et de la violence des colons en Cisjordanie. Nous venons à la table de Pessah avec l’espoir d’une libération collective, d’un avenir juif au-delà du sionisme et d’un monde sans apartheid, génocide ou fascisme.

Mais beaucoup d’entre nous partageront la table du Séder avec des membres de la famille et des amis qui pensent différemment de nous sur la signification de la liberté et de la sécurité. Il peut être difficile, voire douloureux, d’essayer de parler de la Palestine avec des personnes qui continuent à soutenir Israël, quelles que soient ses actions.

Pendant le Séder, il nous est demandé de raconter l’histoire de la Pessah à chaque génération, afin que chaque Juif.ve comprenne ce que signifie sortir de l’oppression et accéder à la liberté.

Nous savons que nous ne pouvons pas raconter cette histoire sans parler de la Palestine, même si c’est un défi pour ceux.elles à côté desquel.le.s nous sommes assis.es. Et nous savons qu’il est de notre responsabilité de continuer à parler de la Palestine et du génocide israélien. Nous pouvons aborder ces conversations avec compassion et respect, tout en nous appuyant sur notre engagement en faveur de la justice.

Voici quatre questions qui nous guideront pour parler de la Palestine à la table du Séder.

Si la liberté est si précieuse pour nous, comment pouvons-nous croire que d’autres personnes ne méritent pas la même chose ?

L’histoire de la Pâque est celle d’une libération collective : un peuple qui a souffert de l’oppression a cheminé ensemble vers la liberté.

Si nous croyons en la liberté, comment pouvons-nous la refuser aux Palestiniens qui vivent sous l’apartheid et la violence extrême d’un soi-disant État juif ?

Comment garder nos cœurs ouverts à la souffrance des autres ?

Dans le récit de la Pessah, le cœur de Pharaon s’endurcit au dernier moment contre les Israélites. C’est pourquoi il ordonne à ses soldats de poursuivre les Israélites. Mais l’armée de Pharaon est noyée dans la mer Rouge. Cette histoire nous montre que le refus de se préoccuper de la souffrance des autres entraîne des pertes et des ravages considérables. Comment pouvons-nous nous empêcher de nous endurcir face à la souffrance des Palestiniens infligée par Israël ? Comment l’ouverture de notre cœur à la douleur des autres peut-elle nous aider à œuvrer en faveur de la justice ?

Que pensez-vous que nos ancêtres diraient de l’importance de la libération collective ?

L’ancêtre juive Emma Lazarus a écrit [en traduction] : « Tant que nous ne sommes pas tous.tes libres, nous ne sommes pas tous.tes libres « . Depuis des générations, les Juif.ve.s s’organisent pour défendre les droits du travail, la justice sociale et les causes progressistes. Les traditions juives ont toujours valorisé la justice et la libération pour tous les peuples. Que diraient nos ancêtres de notre responsabilité aujourd’hui, à la fois en tant que Juif.ve.s et en tant que personnes vivant dans un pays qui finance le génocide israélien ?

À quoi ressemble un avenir juste et comment pouvons-nous y travailler ?

Chaque année, nous racontons l’histoire de la Pessah pour réfléchir à l’importance de la liberté et envisager ensemble un avenir libéré de l’oppression. Cette année, nous pouvons nous demander à quoi ressemble cet avenir juste. Au cours des huit prochaines nuits, nous réfléchirons à notre passage de l’oppression à la liberté. Comment pouvons-nous nous assurer que nos actions reflètent nos valeurs de libération et de solidarité ?

Alors que nous nous réunissons pour célébrer la libération, n’oublions pas que nous sommes responsables de bien plus que de simplement nous-mêmes. Nous faisons partie des communautés étendues qui doivent se tenir responsables de l’impact de leurs actions et de leurs inactions.

Alors, cette année, à votre table de Séder, posez ces questions. Laissez la conversation se dérouler. Faites de la place pour un dialogue qui invite à la compassion, à la justice et à la responsabilité collective.

L’année prochaine dans la liberté.
L’année prochaine dans un monde en paix.