Voix Juives Indépendantes Canada accueille avec optimisme et espoir la décision historique rendue par la Cour Internationale de Justice (CIJ) ce matin, qui précise que des mesures conservatoires sont requises de la part d’Israël.
Israël doit prendre «toutes les mesures en son pouvoir» pour éviter les actes décrits dans la convention sur le génocide et veiller à ce que ses fonctionnaires s’abstiennent de toute incitation au génocide.
Bien que la Cour n’ait pas appelé à un cessez-le-feu, ceci est le seul moyen de mettre fin aux hostilités en Palestine-Israël. Sans cessez-le-feu, des milliers de personnes continueront à mourir.
Le verdict complet sur la question de savoir si Israël a commis un génocide ne sera peut-être pas rendu avant des années.
Soyons clairs nous n’avions pas besoin de la décision de la CIJ pour savoir que ce qui se passe sur le terrain à Gaza est un génocide.
À travers les récits, les témoignages des palestinien.ne.s, leurs vidéos et leurs photos qui documentait la destruction massive de Gaza; bien avant la démarche entreprise par l’Afrique du Sud à la Haye, nous savions très bien que ça ne pouvait être autre chose qu’un génocide.
Nous savons d’ailleurs que les agissements d’Israël dans les derniers mois–bien que d’envergure et d’une brutalité accrue–se placent dans un continuum de violence à l’égard du peuple palestinien. Depuis 1948 les actions de l’état Israelien cherchent la dépossession, le déplacement forcée et ultimement la destruction de toute foyer autonome palestinien dans la Palestine historique. La guerre fait à la population civile de Gaza est la continuation de cette guerre contre l’autodétermination et la liberté du peuple palestinien.
Pour comprendre le déchaînement de la violence génocidaire israélienne à l’encontre du peuple palestinien aujourd’hui, il faut se rémémorer toutes ses préssages historiques: le nettoyage ethnique et le déplacement massif du peuple palestinien pendant la Nakba, le deuxième déplacement massif du peuple palestinien lors de l’occupation de la Cisjordanie en 1967, les massacres perpétres par les forces isréaliennes et leurs alliées lors de la guerre du Liban et plus récemment le blocus illégale et inhumain imposé à la population civile de Gaza depuis 2007.
Alors l’état israelien viole tous les principes les plus fondamentaux du droit international et des droits de la personne depuis sa création, nous savons que la libération du peuple palestinien ne sera pas acquis par le droit international, seule la résistence, un movement de masse, à travers le monde peut assurer la libération du peuple palestinien.
Bien que symbolique et bien que nous avions pas besoin de la CIJ pour nous confirmer ce que les voix palestinien.ne.s nous disent depuis bien trop longtemps déjà, cette victoire est réelle! En plus de 75 ans de violence israélienne, jamais cette violence n’avait été exposée à ce point, sur l’une des plus grandes scènes de la justice internationale.
En rendant cette décision la CIJ renoue avec la mission première du droit international humanitaire, de s’assurer que “plus jamais” soit plus qu’un slogan. Le système de droit international créé dans la foulée de la deuxième guerre mondiale, notamment par plusieurs penseurs juristes d’origine juive, avait comme objectif premier la mise en place d’un système de protection mondiale des plus vulnérables, des minorités, des apatrides etc.
Le droit international au service de celleux pour qui il a été conçu et non déployé comme dessin rhétorique pour justifier les actions injustifiables des états puissants.
La décision rendue ce matin par la CIJ aura au minimum l’effet de clarifier la posture hypocrite des pays occidentaux et notamment du Canada. Dans la foulée de cette décision pour la Canada le choix ne peut être plus clair: respecter le droit international ou le bafouer.
En ce sens Voix Juives Indépendantes Canada demandent au gouvernement canadien:
- Prendre toutes les démarches nécessaires pour assurer le respect de la décision de la CIJ par le gouvernement israelien.
- Appeler publiquement et sans équivoque le gouvernement israelien à respecter cette ordonnance.
- Prendre des mesures diplomatiques coercitives nécessaires si le gouvernement israelien continue de refuser d’obtempérer.
- Appliquer toutes les mésures, diplomatiques, politiques et économiques à sa disposition pour mettre fin au génocide prepetré par l’administration Israelienne.
- D’imposer un embargo d’armes en provenance du Canada à Israël.
- De prendre toutes les mesures nécessaires pour poursuivre les ressortissants canadiens qui participent ou ont participé aux crimes en train d’être perpétrés à Gaza par les forces israéliennes.
- D’exiger un cessez-le-feu immédiat et définitif.