Les syndicats ne pratiquent pas l’antisémitisme en défendant la Palestine

Le 9 février, le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) a annoncé que 14 fonctionnaires fédéraux membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) avaient déposé des plaintes en matière de droits de la personne contre leur syndicat. Les plaintes affirment que l’opposition continue du syndicat au génocide d’Israël à Gaza et son plaidoyer pour les droits de l’homme en Palestine ont créé un environnement discriminatoire à leur encontre en tant que membres juifs. 

Cette plainte est un autre exemple de l’amalgame volontaire et dangereux de la critique légitime d’Israël avec l’antisémitisme. Ceux qui cherchent à nier ou à légitimer les crimes d’Israël utilisent cette confusion pour prétendre que toute critique d’Israël ou du sionisme est antisémite. 

Ces plaintes relatives aux droits de la personne ne représentent pas l’expérience de tous les fonctionnaires fédéraux juifs, dont certains sont membres de la JIV, et elles applaudissent les syndicats, les organisations communautaires et les personnes d’opinion au Canada qui prennent des mesures contre le génocide israélien. occupation et apartheid. Alors que nous travaillons à soutenir une paix correctement négociée en Palestine-Israël, soyons clairs : des plaintes comme celle-ci, qui assimilent faussement le soutien aux droits de la personne des Palestiniens à l’antisémitisme, détournent de cet objectif.

Appelons cette plainte comme elle est : une tentative claire d’intimider et de faire peur à ceux qui dénoncent les crimes d’Israël et la complicité du Canada dans ces crimes. En particulier, les plaintes exigent que l’AFPC « cesse de financer l’UNRWA », l’agence des Nations Unies dédiée au soutien des réfugiés palestiniens, révélant leur nature politiquement motivée. Israël et ses défenseurs cherchent à désamorcer l’UNRWA afin de saper le droit au retour des réfugiés palestiniens, dont le résultat immédiat est la famine et le refus de l’aide humanitaire à 1,7 million de réfugiés palestiniens à Gaza.

De fausses plaintes comme celles-ci minent la lutte contre l’antisémitisme en obscurcissant ce à quoi ressemble réellement l’antisémitisme. Au Canada, l’antisémitisme peut être vu dans les drapeaux de croix gammée affichés pendant l’occupation du convoi d’Ottawa en 2022, où des anti-vaxxers ont également coopté des insignes de star-of-David pour réclamer l’oppression systémique. On peut le voir dans les monuments commémoratifs incontestés aux divisions nazies et aux criminels de guerre et dans l’ovation debout de 2023 donnée à un ancien combattant nazi à la Chambre des communes au nom de la solidarité avec l’Ukraine.

Sur l’île de la Tortue (Amérique du Nord), les syndicalistes juifs ont une longue et fière histoire de lutte pour la justice au travail et au-delà, y compris la participation au mouvement mondial pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions contre l’apartheid sud-africain. De nombreux membres de la JIV perpétuent cette tradition en soutenant les travailleurs palestiniens et palestiniens à travers notre activisme syndical. Nous appuyons fermement les syndicats comme l’AFPC qui démontrent leur solidarité lucide avec la Palestine et les Palestiniens. C’est la véritable signification du slogan fondamental du mouvement syndical : « Une blessure à un est une blessure à tous ».