Cette semaine marque le neuvième mois de la campagne génocidaire d’Israël contre le peuple palestinien de Gaza. Selon les dernières estimations officielles, plus de 38 000 Palestiniens ont été tués jusqu’à présent, mais d’après la revue médicale de premier plan The Lancet, ce chiffre pourrait être plus proche du quintuple.
Aucun mot ne peut décrire les horreurs dont les Palestinien.ne.s de Gaza ont été témoins au cours des neuf derniers mois. Les mots ne peuvent pas non plus rendre justice à la rage et à la tristesse que nous avons ressenties.
Au cours des neuf derniers mois, la majorité des infrastructures civiles de Gaza, y compris les habitations, ont été irrémédiablement endommagées ou carrément détruites. Nous avons vu des hôpitaux assiégés et bombardés, la démolition planifiée d’universités, l’incendie de bibliothèques entières et de quantités incommensurables de richesses culturelles. Jamais, depuis la Seconde Guerre mondiale, nous n’avons assisté à une telle dévastation.
Nous avons dû assister à la violence sans limite d’un régime d’apartheid déterminé à infliger le plus de destruction et douleur possible. Et il semble que nous commencions à peine à nous faire une idée plus précise de l’étendue des crimes commis par Israël.
Un rapport publié cette semaine dans le magazine 972+, contenant des témoignages de soldats israéliens ayant servi à Gaza au cours des neuf derniers mois, est absolument bouleversant. «Il est permis de tirer sur tout le monde, une jeune fille, une vieille femme», a déclaré un soldat. Le simple fait de regarder les soldats à travers une fenêtre fait de quelqu’un une cible légitime. Les soldats racontent que des centaines de personnes ont été écrasées par des chars et des hélicoptères.
Plusieurs ont également témoigné de la politique systématique consistant à incendier les maisons des Palestinien.ne.s une fois qu’ils avaient fini de les occuper.
La stratégie d’Israël à Gaza semble être celle de la «terre brûlée» au sens très littéral du terme. Ne rien laisser intact. Veiller à ce que le plus de dégâts possibles soient infligés non au Hamas, mais à l’ensemble de la population civile de Gaza. Les forces israéliennes ne semblent d’ailleurs pas faire de distinction entre les deux.
Les experts de l’ONU confirment aujourd’hui que la famine s’est propagée dans toute la bande de Gaza et qu’elle a déjà causé la mort de 34 personnes, principalement des enfants. Pourtant, des groupes de pression canadiens pro-israéliens comme le Centre pour les affaires juives et israéliennes ont l’audace de prétendre le contraire.
Pendant que le CIJA ment, les Palestinien.ne.s meurent.
Pendant ce temps, en Cisjordanie, le gouvernement israélien vient d’approuver le plus grand vol de terres en 30 ans, en établissant des liens entre les colonies dans la vallée du Jourdain. Il a également intensifié les démolitions dans les communautés de bergers palestiniens, y compris Umm al-Kheir.
Et maintenant, Israël a lancé un assaut sur le siège de l’Office de secours et de travaux des Nations unies et a ordonné à des centaines de milliers de civils qui sont demeurés dans la ville de Gaza d’évacuer.
Face à la violence insatiable déclenchée par Israël à l’encontre du peuple palestinien, nos gouvernements se sont réfugiés dans un quasi-silence.
Il est grand temps que le gouvernement canadien impose des sanctions, y compris un embargo total sur les armes, à Israël, comme il l’a fait pour d’autres pays. Les sanctions à l’encontre d’une poignée d’acteurs non gouvernementaux – colons et organisations de colons – sont un début. Mais elles ne suffiront pas. Le Canada doit sanctionner les fonctionnaires et les institutions du gouvernement israélien, à commencer par Netanyahou et sa bande de criminels de guerre. Il doit également couper le robinet de financement subventionné par les contribuables qui vont des organisations caritatives canadiennes aux organisations israéliennes complices de crimes de guerre.
Rien ne ramènera toutes les précieuses vies qui ont été perdues. Mais pour leur rendre hommage, nous devons continuer à agir et à nous engager à construire un avenir qui apportera la justice, l’égalité et la paix aux Palestinien.ne.s et aux Juif.ves. Pour tout le monde.
C’est la bénédiction que leur mémoire mérite.