Montréal, le 7 octobre 2020 – Les résultats récemment publiés d’une enquête menée par les Associés de recherche EKOS montrent que les Canadiens ne soutiennent pas les efforts visant à faire l’amalgame entre le soutien aux droits de la personne des Palestiniens et les préjugés antisémites. Le sondage a montré que la majorité des Canadiens pensent que la critique et les protestations contre Israël, même sévères, ne sont pas en principe antisémites.
Le sondage a été coparrainé par les Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO), Voix juives indépendantes Canada (VJI), et le Réseau uni pour la justice et la paix en Palestine et en Israël (UNJPPI). Tous les résultats du sondage, les graphiques et le rapport intitulé : « Sondage : Pour les Canadiens, la critique d’Israël n’est pas antisémite » peuvent être consultés ici.
Les résultats du sondage suggèrent que tous les efforts gouvernementaux pour étouffer la liberté d’expression sur Israël et la Palestine sous le couvert de la lutte contre l’antisémitisme seraient en décalage avec la volonté d’une forte majorité de Canadiens. Plutôt que d’indiquer de l’antisémitisme, les Canadiens estiment qu’accuser Israël de commettre des violations des droits de la personne (80%), appeler au boycott d’Israël en raison de ses violations des droits de la personne présumées (76%), et comparer les politiques d’Israël aux lois sud-africaines sur l’apartheid (69%) sont des critiques légitimes.
« Ces résultats constituent un défi pour le premier ministre Trudeau et d’autres qui ont tenté de diffamer le mouvement de solidarité avec la Palestine », a déclaré Thomas Woodley, président de CJPMO. À de nombreuses reprises, Trudeau a fait valoir que certaines formes d’activisme pour les droits de la personne des Palestiniens sont antisémites, notamment le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) et la Semaine contre l’apartheid israélien (IAW). En 2016, avec le soutien libéral, le parlement a adopté une motion condamnant le mouvement BDS et ses partisans. « Malgré ces efforts répétés pour décourager la libre expression sur les droits de la personne des Palestiniens, les Canadiens maintiennent à juste titre que la critique d’Israël est légitime», a déclaré Woodley.
Les résultats du sondage sont le fruit d’un débat controversé sur la définition de l’antisémitisme par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA WDA) au Canada, adoptée l’année dernière par le gouvernement canadien, que beaucoup considèrent comme trop vague et visant à supprimer diverses formes d’expression politique, notamment l’antisionisme, le BDS et l’IAW. « La définition de l’IHRA menace de restreindre des formes de discours qu’une majorité de Canadiens, dont de nombreux Juifs, considèrent manifestement comme légitimes », a déclaré le coordinateur national de VJI Corey Balsam. « Toute institution qui envisage actuellement d’adopter la définition de l’IHRA doit reconsidérer si cela se ferait au détriment de l’opinion publique, sans parler des importants combats contre l’antisémitisme véritable et pour les droits de la personne des Palestiniens », a déclaré Balsam. « Heureusement, plusieurs villes canadiennes incluant Vancouver, Calgary et Montréal ont reconnu ses lacunes et refusé de l’adopter».
Curieusement, les résultats montrent que les Canadiens qui sont le plus susceptibles de considérer la critique d’Israël et du sionisme comme légitimes sont également les plus susceptibles de rejeter les déclarations antisémites sur les Juifs canadiens et inversement. « Pendant trop longtemps, les partisans d’Israël ont tenté de prétendre que la critique d’Israël était antisémite, mais c’est le contraire qui est vrai », a déclaré George Bartlett, président de UNJPPI. « En effet, ce sont ceux qui sont le moins tolérants à l’égard des critiques d’Israël qui sont les plus susceptibles de croire qu’il est légitime d’accuser les Juifs de contrôler les médias, par exemple».
Le sondage a également démontré qu’une majorité (59%) de Canadiens considèrent que les préjugés vis-à-vis des groupes minoritaires sont un sérieux problème au Canada, et qu’un peu plus d’un tiers (35%) considèrent que les préjugés à l’égard des Juifs canadiens en particulier constituent un problème grave. Ces résultats soulignent le besoin de combattre l’antisémitisme dans le cadre d’une approche holistique et intersectionnelle contre le racisme et la discrimination, plutôt que d’adopter une législation sur l’antisémitisme comme s’il existait indépendamment d’autres considérations.
Le sondage a été mené par les Associés de recherche EKOS entre le 5 et le 10 juin 2020, avec un échantillon aléatoire de 1009 adultes Canadiens âgés de 18 ans et plus. La marge d’erreur associée avec l’échantillon est de plus ou moins 3 points de pourcentage, 19 fois sur 20.
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Michael Bueckert, VP CJPMO: 613-315-7947 ou michael.bueckert@cjpme.org.
Corey Balsam, Coordinateur national VJI : (514) 437-2940 ou corey@ijvcanada.org
Ken McEvoy, Trésorier, UNJPPI, 905 352-2099 ou unjppi@bathurstunited.ca