VJI est solidaire des personnes trans et non binaires à l’Université de Waterloo et partout ailleurs

Mercredi dernier, le 28 juin, un cours d’études de genre à l’Université de Waterloo a été la cible d’un crime à caractère haineux, une attaque à l’arme blanche ayant causé des blessures à une professeure et deux étudiant·es. 

Il ne s’agit pas d’un incident isolé, mais bien d’un autre signe troublant de la montée de la transphobie et de la haine au Canada. L’application de politiques anti-trans draconiennes dans plusieurs régions des États-Unis a déjà causé des dommages importants, et le Canada montre maintenant des symptômes analogues. Cette agression n’est pas étrangère à la montée de la rhétorique transphobe véhiculée en ligne et par certaines figures politiques, ni à la multiplication des manifestations réactionnaires ciblant des événements comme l’heure du conte en drag. En tant qu’organisation mise sur pied pour combattre la haine, la violence et l’oppression, Voix juives indépendantes condamne fermement ces agressions motivées par la haine et se montre solidaire des personnes trans du monde entier. Nous nous enorgueillissons de compter parmi nos membres des personnes juives trans et non binaires, et nous nous efforçons de faire en sorte que notre organisation soit ouverte aux personnes trans. Nous reconnaissons également que nos camarades de la communauté palestinienne, tant dans leur foyer national que dans la diaspora, comptent des personnes trans et non binaires et que celles-ci sont particulièrement exposées à la violence en raison de leurs identités croisées.

Notre combat pour la libération du peuple palestinien et l’éradication de l’antisémitisme est étroitement lié aux luttes pour la libération des personnes trans et l’élimination de la transphobie. Ce n’est pas une coïncidence si les groupes et individus qui s’opposent à l’existence même des personnes trans perpétuent en même temps des clichés antisémites et appellent de leurs vœux la création d’un État nationaliste blanc. Le mouvement « alt-right » (la droite alternative) est la plus récente manifestation d’une longue histoire coloniale qui a toujours voulu imposer une structure de pouvoir blanche, chrétienne, capitaliste et patriarcale aux sociétés du monde entier. On peut le constater aujourd’hui avec des groupes comme White Lives Matter, qui prennent pour cibles les personnes juives, racisées et trans, ce qui rend d’autant plus vulnérables les personnes dont les identités marginalisées s’imbriquent ou se recoupent. Cette forme de haine n’a toutefois rien de nouveau, ni d’ailleurs les parallèles directs entre l’oppression des personnes juives et celle des personnes queer. 

Dans les années 1940, la communauté LGBTQ+ était l’objet d’un génocide systématique par le régime nazi en même temps que la communauté juive. Bien que les personnes juives et les personnes trans ne représentent qu’une petite partie de la population totale, elles sont souvent désignées par les groupes haineux comme étant responsables de la décadence sociale et morale de la civilisation (occidentale).

Ces groupements haineux comprennent bien que le nationalisme blanc hétéropatriarcal implique de cibler *toutes* les communautés vulnérables. Nous savons que pour les combattre efficacement, il nous faut continuer à concevoir nos luttes comme étant imbriquées. Aujourd’hui comme chaque jour, nous sommes solidaires de nos proches et camarades transgenres qui sont la cible d’attaques, et nous continuons à nous battre pour un monde où chaque personne pourra vivre sa vie en toute liberté, de l’Île de la Tortue à la Palestine.