Les Libéraux se trompent quand ils laissent tomber un candidat montréalais parce qu’il aurait eu des propos « antisémites »

Montréal—L’organisation Voix juives indépendantes Canada (VJI) tient à dénoncer avec fermeté la révocation par le Parti libéral du Canada de la candidature de M. Hassan Guillet dans la circonscription fédérale de Saint-Léonard-Saint-Michel. L’éviction a eu lieu après que des publications de M. Guillet sur les médias sociaux aient été rendues publiques par un groupe de pression de la droite pro-Israël, B’nai Brith Canada, qui a jugé que les messages étaient à la fois anti-israéliens et antisémites.

« Après examen des preuves présentées, il nous apparaît évident que M. Guillet est tout sauf antisémite », affirme M. Corey Balsam, le porte-parole et coordinateur national de VJI. « Les responsables des synagogues n’invitent pas les antisémites à parler de tolérance et à lutter contre la haine à leurs côtés, » ajoute-t-il.  L’ancien imam est connu pour son engagement en faveur du dialogue interconfessionnel et son apport à la lutte contre la haine et l’intolérance. 

« Il est évident que M. Guillet a été pris pour cible en raison de ses critiques virulentes du gouvernement d’Israël et de ses politiques. Bien que M. Guillet ait fait quelques remarques par le passé qui peuvent être à juste titre qualifiées d’excessives, il est exagéré affirmer que ces commentaires découlent d’un sentiment antisémite. La décision du Parti Libéral du Canada semble avoir été prise plus par peur d’une couverture médiatique défavorable qu’après analyse rigoureuse et honnête des faits. » 

« C’est en cela que la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) est trompeuse, et elle a été adoptée récemment par le gouvernement fédéral », explique M. Balsam. « Ainsi, dire qu’Israël met en œuvre des politiques d’apartheid contre les Palestiniens n’a rien d’antisémite, et pourtant, c’est ce que prétend le B’nai Brith en s’appuyant sur la définition de l’IHRA. Critiquer Israël, même durement, n’est pas de l’antisémitisme. » 

Des groupes de pression pro-israéliens défendent la définition de l’IHRA dans le monde entier. Ils s’en servent pour faire taire et ternir la réputation de ceux qui osent critiquer les politiques de l’État israélien. « Les voix qui s’élèvent un peu partout dans le monde pour réaffirmer les droits des Palestiniens au chapitre des droits de la personne inquiètent évidemment beaucoup Israël et ses partisans. Par conséquent, au lieu d’essayer de défendre les actions d’Israël, ce qui est à peu près impossible, ils tentent d’étouffer les critiques envers Israël en les qualifiant d’antisémites. En tant que société, nous devons comprendre cela, et sans tarder. »

L’équipe de VJI a lancé la campagne #NoIHRA en juin 2019 pour faire contrepoids aux efforts des groupes de pression pro-israéliens qui cherchent à faire adopter la définition de l’IHRA par tous les ordres de gouvernement du Canada et par diverses institutions du pays, comme les administrations universitaires, les associations étudiantes et les services de police. La première initiative visant à faire adopter cette définition par un conseil municipal a échoué à Vancouver, en partie grâce aux efforts que VJI a déployés auprès des conseillers municipaux pour les informer du danger que cette définition pose à l’expression d’une parole politique légitime. 

Pour obtenir de plus amples renseignements sur la campagne #NoIHRA de VJI, dont notre rapport complet critiquant cette définition, allez à www.noihra.ca.

Pour tout complément d’information, les membres des médias sont priés de communiquer avec Corey Balsam, coordinateur national, à corey@ijvcanada.org ou au 514-437-2940.