Une fin différente à l’histoire de Purim

Cette année, Purim tombe carrément pendant la semaine contre l’apartheid israélien (SAI).

Cela soulève la question : « Pouvons-nous raconter l’histoire de Purim d’une manière qui s’aligne avec notre solidarité avec la SAI ?”

La façon traditionnelle de célébrer Purim est avec un Purimshpiel – un récit dramatique de l’histoire de Purim.

L’histoire classique de Purim, brièvement, est la suivante :

Quand la reine Vashti refuse de se montrer aux invités du roi Achashverosh, il la bannit et cherche une nouvelle reine. Esther, juive, cousine et fille adoptive de Mardochée, apparaît au palais du roi comme prétendant, et le roi la choisit pour sa nouvelle reine. Elle lui cache le fait qu’elle est juive. Haman est nommé représentant du roi. Il rencontre Mardochée aux portes du palais et quand Mardochée refuse de s’incliner devant lui, il se venge sur tout le peuple de Mardochée, les Juifs. Il ordonne que la potence soit construite pour tuer le peuple juif. Mardochée avertit Esther du complot d’Haman et la supplie d’en parler au roi. Esther invite le Roi à un festin au risque de sa vie, puisque personne n’est autorisé à approcher le Roi. A la fête, elle révèle qu’elle est juive et qu’Haman complote pour exterminer tous les Juifs. Le roi est furieux et ordonne à Haman d’aller à la potence qu’il a construite pour Mardochée et les Juifs.

Rabbi Lynn Gottlieb imagine une fin différente à l’histoire de Purim avec sa communauté juive du Nouveau Mexique. A leur Purimshpiel, quand Haman est destiné à être envoyé à la potence, le Rabbin demandait : « Que ferons-nous d’Haman ? »

Une personne criait toujours la solution traditionnelle : « Envoyez-le à la potence ! » Mais alors, quelque chose d’incroyable arrive, chaque année. Le public entier crie :  » NON ! Ne le pendez pas ! Ne le pendez pas ! »

En refusant de pendre Haman, cette communauté juive imagine une fin différente à l’histoire de Purim, où la peine capitale et la vengeance ne sont pas les solutions. Ils imaginent une fin à l’histoire de Purim qui ressemble beaucoup au début de la pratique de la justice transformatrice.

Alors, encore une fois, le rabbin demandait à l’auditoire : « Qu’allons-nous faire d’Haman ? »

Et des solutions conformes à la justice réparatrice et transformatrice sont apparues : « Haman et ses fils devraient prendre des leçons de sensibilité culturelle et de réduction des préjugés par un éducateur expert dans notre communauté ; au lieu d’aller en prison, Haman devrait travailler dans un centre interreligieux pour pouvoir payer des réparations aux personnes blessées par son édit.

Pendant une semaine où nous recherchons la justice en Palestine, la justice de l’occupation et de la colonisation israéliennes, la question de  » Que faisons-nous avec Haman ? Que faisons-nous pour transformer les systèmes et les structures afin de refléter des façons d’être plus justes ? Comment imaginer une fin différente à cette histoire ? En alignant nos pratiques sur celles de la SAI, nous pouvons commencer à imaginer une fin différente et plus juste à cette histoire aussi.

Nous pouvons commencer à le faire en participant à des manifestations de la SAI, en participant à des manifestations et des rassemblements de solidarité avec les Palestiniens, en donnant des tzedakah (contributions) à des organisations palestiniennes comme Addameer, qui soutient des prisonniers politiques palestiniens.

Cette année, les membres d’Independent Jewish Voices organisent deux événements Purim centrés sur le judaïsme orienté vers la justice.

Ce soir, à Ottawa, les gens célèbrent Purim et recueillent de l’argent pour les victimes du massacre du suprémaciste blanc et islamophobe au Nouvelle-Zélande.

Ce samedi 23 à Montréal, les gens célèbrent Purim et recueillent des fonds pour Addameer.

Commençons à transformer nos communautés juives diasporiques en formations plus justes cette SIA et ce Purim.

Tai Jacob, VJI McGill